Introduction à la lecture de la Megilla

Le texte du livre d’Esther est traditionnellement lu sur un rouleau de parchemin calligraphié à la main, et non sur un livre imprimé. Sur ce rouleau (comme sur le rouleau de la Tora), seules les consonnes du texte sont notées. Le texte est structuré non pas en versets mais en paragraphes. Les scribes signalent la présence de ces paragraphes en formant des espaces entre chaque bloc de texte.

Zürich, Braginsky Collection / S58 – Megillat Esther (מגילת אסתר) /… / f. recto_002

Par conséquent, il revient au lecteur du texte à la synagogue de restituer la syntaxe. Le découpage du texte en phrases et en propositions n’est possible que grâce à une oralisation du texte. C’est pourquoi la lectrice doit rendre intelligible le texte lu en restituant son rythme et son phrasé.

En français, on dirait qu’il s’agit de mettre le ton dans la lecture ; dans la tradition liturgique, il s’agit de respecter le rythme établis par la tradition massorétique pour faire comprendre le texte.

Cette pratique de lecture s’appelle la cantillation du texte : il s’agit de chanter le texte afin de faire comprendre à l’auditoire que chaque verset du texte se compose de phrases, c’est-à-dire d’unités de sens séparées par des pauses.